PROMOTION DE L’EDUCATION INCLUSIVE AU BENIN : UN GRAND DEFI A RELEVER POUR UN SYSTEME EDUCATIF PLUS EFFICACE

En dépit de tous les efforts remarquables consentis ces dernières années par les différents acteurs du système éducatif de notre pays le Bénin, celui-ci continue malheureusement de produire des milliers d’exclus. Ceux-ci, du fait de divers facteurs, ne bénéficient pas d’un environnement favorable à leur éducation.

En effet, selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH 4) réalisé en 2013, on dénombre 10.008.749 habitants dont près de la moitié 4.338.795 est âgée de 3 à 17 ans. Parmi ces derniers, 1.903.069 enfants sont exclus de l’école. En termes clairs, 4 enfants sur 10 sont en dehors de l’école. Or, l’école se doit d’être inclusive afin de garantir une efficacité du système éducatif. Face à ce tableau peu reluisant qui interpelle tous les acteurs du secteur éducatif, il est urgent d’agir  afin d’inverser cette tendance. Pour y parvenir,  un réel travail d’information et de sensibilisation s’impose à l’endroit des principaux acteurs en vue de leur permettre de se faire une juste idée du phénomène, ses causes ses manifestions, ses conséquences ainsi que les leviers sur lesquels il convient d’agir. Ceci peut se traduire par un certain nombre d’interrogations : qu’est-ce qu’un enfant hors de l’école ? Qu’est-ce que l’éducation inclusive, quels sont les groupes concernés par l’exclusion ? Quelles sont les raisons de l’exclusion et quelles en sont les conséquences ?? Quelles stratégies mettre en œuvre pour assurer la scolarisation et le maintien de tous les enfants à l’école ?

La Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT), dans sa mission d’œuvrer pour l’atteinte des objectifs de l’Education Pour Tous, fait de  l’éducation inclusive de base de qualité Pour Tous une priorité au Bénin. Dans ce premier article consacré à la thématique  elle se propose de clarifier le concept : exclusion et  éducation inclusive

Une définition large de la notion d’enfant « exclu » ou «hors de l’école» a été retenue en tenant compte du cadre conceptuel mis au point par l’initiative mondiale en faveur des enfants non scolarisés (UNICEF/ISU, 2011). Il existe cinq(05) dimensions d’exclusion scolaire adoptées par l’OOSCI (Out Of School Children.) à savoir : les non-inscrits au préscolaire, les enfants en âge d’aller au primaire et au premier cycle du secondaire non scolarisés ou scolarisés tardivement, les enfants en âge d’aller au primaire et au premier cycle du secondaire qui présentent des risques d’abandon (Dia, Diop et Jacquemin, 2016). Il s’agit alors des enfants non scolarisés, des enfants déscolarisés. Ces enfants se situent au niveau de toutes les catégories sociales telles que les enfants des rues, des filles, des groupes d’enfants appartenant à des minorités ethniques, des enfants issus de familles démunies financièrement, des enfants issus de familles nomades, de familles réfugiées ou déplacées, des enfants vivant avec le VIH/SIDA, des enfants handicapés, etc.

 Mais, qu’est-ce qu’alors l’éducation inclusive ?

La thématique de l’éducation inclusive peut se comprendre avec l’exclusion.

En effet, l’éducation inclusive est un processus qui vise à accroître la participation et à réduire l’exclusion en répondant efficacement aux différents besoins de tous les apprenants. Généralement, elle prend en compte les besoins individuels en matière d’enseignement et d’apprentissage de tous les enfants et jeunes gens en situation de marginalisation et de vulnérabilité : enfants des rues, filles, groupes d’enfants appartenant à des minorités ethniques, enfants issus de familles démunies financièrement, enfants issus de familles nomades / réfugiées / déplacées, enfants vivant avec le VIH/SIDA et enfants handicapés (Handicap International, 2012). Ainsi, le but ultime de l’éducation de qualité inclusive est d’en finir avec toute forme de discrimination et de favoriser la cohésion sociale (Handicap International / Togo, UE, 2010). Elle a pour objet d’apporter des réponses adéquates aux besoins d’apprentissages très divers qui s’expriment dans le cadre de l’éducation formelle et non formelle. Pour ce faire, un soutien supplémentaire est apporté aux élèves au sein du système scolaire ordinaire.

LES CAUSES DE L’EXCLUSION

Les raisons de ladite exclusion sont nombreuses : les barrières liées aux pesanteurs socioculturelles (attitudes négatives de la cellule familiale, de la communauté, et des politiques, mauvaise perception du handicap, marginalisation des enfants handicapés, ignorance de l’importance de l’école),  qui font que les parents gardent à la maison les filles et les enfants en situation de handicap au profit des enfants dits valides. A cela il faut ajouter l’inexistence d’une politique claire pour l’identification, le référencement et le suivi des enfants handicapés à l’école et hors de l’école, le caractère parcellaire des  études réalisées sur cette question L’inexistence de données statistiques actualisées sur le nombre d’enfants handicapés devant bénéficier d’un appui direct. De plus, les services intervenant dans le domaine social ne mènent pas d’actions en synergie (Ministère de la Santé, Ministère de la Famille et Ministères des enseignements) . On ne peut terminer cette liste sans marquer la faible volonté politique des gouvernants sur l’inclusion en général  et l’inclusion en éducation en particulier. Conséquence, on retrouve un nombre important d’enfants hors de l’école avec une disparité non négligeable d’accès à l’école selon les régions et les genres. Pour finir une situation qui interpelle « t qui appelle des actions fortes.

Contribution de la  Coalition Béninoise des Organisation pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT).

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